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13 décembre 2019

Et si les conteneurs venaient au secours de la planète ?

90 % du commerce international se fait par voie maritime, générant une quantité impressionnante de conteneurs qui peuvent être réutilisés dans diverses applications, notamment industrielles.

40 millions de conteneurs sont en circulation dans le monde. Leur durée de vie dans le transport de marchandises atteint dix à quinze ans. Ils sont ensuite revendus 1 500 euros pièce pour ceux de 20 pieds, 900 euros l'unité par lot de dix pour un conteneur de 40 pieds (le plus grand volume accepté en France).

Opérationnel très rapidement

Ce marché de seconde vie est estimé à 270 millions d'euros en France, 2,3 milliards d'euros dans les pays limitrophes, avec un taux de croissance supérieur à 15 % par an. Le conteneur permet de résoudre certains problèmes posés aux industriels, à commencer par le manque d’espace. Il peut être implanté à l'intérieur ou à l'extérieur, sans avoir à déposer de permis de construire. Il est installé rapidement, à moindre coût et au plus près des besoins. Ce qui le rend très vite opérationnel.

Autre atout, il s'adapte bien aux nouveaux business models qui apparaissent dans l'industrie, notamment la location longue durée avec contrat de maintenance. Une fois aménagé, notamment avec des ouvertures, équilibré au sol et équipé d'une armoire électrique dédiée, le conteneur peut servir à différentes applications qui concernent un grand nombre de métiers de la mécanique. Trois d’entre elles répondent aux grands enjeux environnementaux.

1 - Outil pour le stockage de l'énergie

L'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) estime que l’industrie pourrait récupérer facilement 16 % de sa consommation énergétique. La capacité de stockage en France devrait tripler d’ici 2020 pour dépasser 100 MW.

De belles perspectives pour les conteneurs, capables de résister aux températures extérieures de – 50°C à + 45°C. Ils peuvent servir à stocker l'énergie d’une usine ou à emmagasiner de la chaleur, pour les restituer dans les bâtiments ou le process, ou encore sous forme d’électricité, de froid et de vapeur. Un outil de plus, au moment où l’autoconsommation se développe dans les industries de process qui génèrent de la chaleur fatale (agroalimentaire, chimie, métallurgie, papeterie, etc.) et chez les producteurs d'énergies renouvelables.

Le conteneur peut être composé de briques céramique pour l'accumulation de chaleur, de batterie Lithium-ion ou d'un système d'électrolyse pour le stockage sous forme d'hydrogène dans des bouteilles de gaz.

Quatre équipements sont nécessaires :

• la tuyauterie pour récupérer la chaleur,

• l'isolation thermique,

• le panneau de contrôle,

• le climatiseur pour les batteries Lithium-ion.

2 - Valorisation des déchets

La réglementation incite à valoriser ses déchets à proximité de la collecte, ce que permet le conteneur à un coût réduit. Une collectivité peut traiter sur place les déchets d’un événement, un navire de croisière recycler des bouteilles et des emballages plastique, une grande surface, ses cartons, etc. Un enjeu important puisque seulement 30 % des plastiques sont recyclés en France, alors que la totalité devra l'être en 2025.

Suivant le traitement et la valorisation, les équipements sont différents.

Pour la pyrolyse, il faut :

• une cuve chauffante pour accueillir les déchets,

• des tuyauteries,

• un refroidisseur pour récupérer l’huile et l’eau,

• un condenseur pour capter le gaz,

• une cuve refroidissante pour récupérer le charbon.

Pour la réutilisation du plastique, sont nécessaires :

• un broyeur,

• un laveur pour éliminer les impuretés,

• un sécheur et un déshumidificateur,

• des moules et un four pour donner une forme au plastique,

• du traitement de l’air,

• du stockage des produits fabriqués.

3 - Traitement de l'eau

En 2050, la population mondiale devrait avoisiner les 10 milliards d'habitants (près de 8 milliards aujourd'hui) et le réchauffement climatique provoque une raréfaction de l'eau disponible sur la planète. Selon l’Unesco (Organisation des nations unies pour l'éducation, la science et la culture), la demande mondiale d’eau douce va augmenter de 55 % d’ici 2050 et de 400 % pour l’industrie manufacturière.

La solution réside dans des stations qui traitent l’eau en amont pour un usage industriel et en aval pour la rendre à la nature, ainsi que dans des unités de désalinisation de l'eau de mer.

L'unité de traitement en conteneur peut être déplacée au gré des besoins.

Parmi les secteurs potentiellement intéressés : les collectivités, l'industrie, le BTP, l'événementiel, l'agriculture, le tourisme (hôtels, campings, stations de ski, etc.).

Présents dans le ou les conteneurs :

• des pompes,

• des cuves de décantation avec criblage ou filtration,

• le traitement de l'eau,

• le stockage et le traitement des boues,

• les citernes de stockage de l'eau traitée,

• les capteurs de contrôle.

Pour la désalinisation d’eau de mer, plusieurs techniques existent (osmose inverse ou électrodialyse) et réclament un aménagement différent. Le conteneur doit également être raccordé au réseau général et disposer d'un logiciel de gestion et de contrôle de l'eau.

 

Cet article est le fruit de l’action Prospective menée par les comités mécaniques Pays de la Loire (CDM), Bretagne (CDIB) et Hauts-de-France (Cap’Industrie).

Retrouvez le magazine MécaSphère d'octobre 2019 dans son intégralité

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