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26 août 2019

La fabrication additive : vers l’industrialisation ?

MécaSphère

Si l’impression 3D est bien entrée dans l’ère de l’industrialisation, la fabrication additive métallique reste cantonnée à des secteurs clés. Quelques éléments sur l'état du marché.

+ 27 % : LA CROISSANCE MOYENNE DES VENTES DE MACHINES, DE CONSOMMABLES ET DE SERVICES LIÉS À LA FABRICATION ADDITIVE, témoigne de la montée en puissance de cette nouvelle technologie, même si elle reste encore marginale sur le marché mondial de la machine-outil. La fabrication additive est un ensemble de procédés qui permet de passer directement de la conception à la fabrication, sans outillage. À partir d’un modèle CAO (Conception assis­tée par ordinateur) 3D, la machine dépose la quantité de matière néces­saire et suffisante au bon endroit.

Principaux avantages :

  • réaliser des formes complexes, parfois irréalisables avec les technologies de fabrication conventionnelles (usinage, forgeage, emboutissage) ;
  • produire de façon unitaire ou en petite série, d'où l'intérêt pour fabriquer des prototypes, des produits personnalisés ou des pièces de rechange ;
  • réduire les opérations d'assemblage ;
  • utiliser la matière de manière frugale et ainsi alléger les pièces ;
  • supprimer les outillages ;
  • allier de nouveaux matériaux.

Cinq secteurs représentent 60 % des applications actuelles : l’aéronautique et l’aérospatial, le médical, l’industrie, le bâtiment et l’automobile. D'autres, tels la joaillerie, l'énergie ou l’oil and gas, émergent et présentent un fort potentiel de croissance.

Des constructeurs de machines-outils d’impression 3D industrielle apparaissent depuis plusieurs années. C’est le cas en France par exemple d’AddUp, une co-entreprise Michelin et Fives, qui proposent également des services d’accompagnement innovants vers l’industrialisation. D’autres entreprises se spécialisent dans la production de pièces imprimées en 3D, à l’image de Volume-e. Avec 25 machines, cette filiale de MMB (Maquettes et Modèles de la Bresle) compte le parc de machines le plus important dans l'Hexagone. De véritables plateformes émergent, comme c'était déjà le cas pour l'impression 3D (pièces plastique). Ainsi, Spare Parts 3D, une société basée à Singapour, propose de produire des pièces de rechange pour les fabri­cants d'électroménager. Dans certaines industries, la fabri­cation additive bouleverse les busi­ness models. C’est particulièrement vrai dans le domaine des prothèses médicales. L’implant est personna­lisé, en fonction de la morphologie du patient. L’opération déclenche la production du dispositif médical, le chirurgien étant équipé d’un logiciel qui fait le lien entre l’imagerie médi­cale et la machine.

Si les freins au développement de la fabrication additive restent impor­tants, avec notamment le coût élevé des pièces produites, les industriels ne peuvent plus l’ignorer. D’ailleurs, elle fait partie des technologies clés identifiées par l’AIF*.

*Alliance pour l'Industrie du Futur­

Mecallians est la banière commune des industries mécaniques, créée à l'initiative de la FIM, du CETIM, de l'UNM, de Sofitech et de Cemeca.